560
AD AUGUSTA PER ANGUSTA
Quand, à Carusburc, tu auras Albion dans le dos,
Cherche l’Ouverture qui révèle la Lumière Céleste.
Ne t’attarde pas, ne demande pas ton reste,
Mais apprête-toi à marcher sur les eaux.
Par deux fois, Neptune viendra à ton secours
Et te mènera loin du Septentrion glacé.
Poursuis ta route et n’interromps pas ton parcours
Avant de voir, par l’Ouverture, la Nef encalminée.
Sans dévier d’un pouce, tire un trait,
Et tu ne regretteras pas ce que tu as fait.

Illustration : un crayon «fend » la mer, du bas de la page, à droite, vers le haut, à gauche. Voir exemple de visuel ci-joint
Version 1
Par l’ouverture tu verras la lumière céleste.
Quand, à Carasburc, tu auras ALbion dans le dos.
Ne t’attarde pas, ne demande pas ton reste,
Mais soit prêt à marcher sur les eaux.
Version 2
Par l’ouverture tu verras la lumière céleste.
Quand, à Carasburc, tu auras ALbion dans le dos,
Ne t’attarde pas, ne demande pas ton reste,
Mais soit prêt à marcher sur les eaux.
Cette énigme est la plus longue au niveau du texte et décrit un parcours. MB nous dit: « L’énigme la moins bien maîtrisée par Max » et que l’énigme comporte « des références circulaires ». La difficulté vient du fait que la première partie du parcours sur la carte de France part d’e’un lieu appelé « Carusburc », qui pourrait se situer n’importe où à l’ouest de Bourges, car le trajet final est déterminé par la dernière visée « Avant de voir, par l’Ouverture, la Nef encalminée ». La solution classique associe Carusburc à Cherbourg et donc établit un point de départ et le point d’arrivée se trouve en associant la nef encalminée et le navire noir perché, la Chapelle St Léon de Dabo. Ce point final est supporté d’abord par la substitution de « Léon » de la version du père Méhus par « la nef encalminée » dans la version finale. Puis, l’IS « Née clef en main (anagramme de nef encalminée) en 600, tu la retrouveras en 560 » renforce le lien entre ces deux symboles.
Par conséquent, le parcours de Cherbourg vers le Sud importe peu puisqu’au moment où on voit la Chapelle de Dabo par Bourges, le parcours se termine. Dans la solution classique, ce trait initial va de Cherbourg vers la ville d’Hernani, point de visée choisi à l’aide du titre faisant référence aux mot de passe des Conjurés dans la pièce de théâtre Hernani de Victor Hugo. Alternativement, on peut suivre la direction du trait de l’IS de MB vers Los Picos en Espagne en passant près de Vannes. Une contrainte supplémentaire existe avec la nécessité d’avoir l’aide de Neptune par deux fois, ce qui obligerait de passer par deux bras de mer, par exemple dans le Golfe de St Malo et puis au large de la côte ouest de la France dans l’Atlantique.
Cette approche simplifiée a le défaut de rendre inutiles ou évidents tous les détails du parcours donnés dans le texte ce qui semble peu satisfaisant.
Solution alternative
Si le titre fait référence à Victor Hugo par le biais de sa pièce de théâtre Hernani, alors on pourrait interpréter Carus-Burc ethymologiquement comme “la ville chérie ou d’une personne chèrie”. Or, pour Victor Hugo, l’être aimée est sa fille Léopoldine qui avec son mari Charles Vacquerie, se noient dans la Seine à Villequier le 4 septembre 1843 et feront le sujet majeur des Contemplations en 1856.
A Villequier, outre les restes de Léopoldine (Marie) et de son mari, Victor Hugo se trouve sur les bords de la Seine dos à Albion et face à la Seine. Pauca meæ signifie « Quelques vers pour ma fille » ou « Le peu de ce qu’il reste de ma fille ». On se trouve sur le bord de Seine, dos à Albion, nous avons les restes de Léopoldine et Neptune, dieu de toutes les eaux, vient à notre secours une première fois, pour traverser la Seine sans nous noyer.
De même que pour la solution classique, de nombreux trajets sont possible vers le sud avant de voir la nef par l’Ouverture. On choisit la direction de « Mer » comme point de visée et où la seconde aide de Neptune nous fera traverser la Loire.

Ce trajet semble arbitraire mais il possède plusieurs caractéristiques intéressantes.
Si, donc a Villequier, nous regardons la “lumière céleste”, c.a.d la Rose de St. Julien, le trait se prolonge jusqu’à Genève avec sa device “Post Tenebras Lux”, “La Lumiere après les tenèbres” et la clé sur le blason qui rapellent le titre et le visual de la 600. On passe aussi non loin de Ferney Voltaire. Cet item cimente la Lumière, l’Ouverture et la position de Carusburc.
Ensuite, ce trait est parallèle à celui qui lie Louis et Rose de Freycinet donc un lien avec l’Uranie, aussi une nef encalminée. Il est aussi par conséquent perpendiculaire à la ligne de Fa.
Le trajet se termine au point de visée de la nef par l’Ouverture, ce point est approximativement sur la commune de « St Valentin ». La prolongation de ce trait passe par la Châtre, pays de George Sand, alias Amantine Lucile Aurore Dupin de Francueil qui est pour moi la référence dans l’IS des 3 RDV.
Mais le point le plus intéressant est le passage sur la commune de Conches-en-Ouche.
Conches-en-Ouche
Conches-en-Ouche se trouve au Sud-Est, à environ 64km de la statue de Victor Hugo à Villequier. Elle est connue entre autre pour son église Sainte Foy. Notons tout d’abord que CONCHES EN OUCHE rappelle le titre avec le jeu de lettes sur le U et le N de Augusta et Augusta. Ici, on retrouve oNche et oUche, un peu comme la mauvaise rime en 530 ACHE et le N-C-HE de la 600 et le NU de l’item 10 en 470. On retrouve également les HH manquants de notre jeu de mines de crayon en 580. La ville tient son nom de la Conche ou Conque, coquillage que l’on trouve sur le visuel. On retrouve d’autre coquillages (St Jacques) sur le blason de la ville. Ce blason rappelle exactement le visuel de la version Méhus, inversé dans la version finale, les couleurs étant aussi inversées.

Revenons à Sainte Foy. Nous avions rencontré Foy d’Agen (la rime de la 530) et ensuite, en allant au Sud de Bourges à Conques. Foy vient du latin fines, is qui signifie la « lyre ». L’église éponyme est connue pour ces vitraux exceptionnels. On trouve entre autre, Moise qui tient un bâton dans le vitrail de la Manne, un peu comme le crayon du visuel et rappelle l’ouverture de la Mer Rouge. On note aussi que Diane de Poitiers était la donatrice de ce vitrail. On voit aussi Marie avec la lune, le soleil et l’étoile qu’on peut interpréter comme la lumière céleste dans une ouverture et un phylactère avec la litanie “Electa ut Sol, pulchra ut Luna,” c.a.d., « Choisie comme le soleil, belle comme la lune » et « stella maris » (étoile de la mer), « porta coeli » (porte du ciel). Enfin, Marie est agenouillée devant Jésus qui tient en main gauche une pelle qui évoque l’homme à la pelle du visuel de l’énigme suivante, la 650.



Certains items de cet énigme ne sont pas claires à ce stade, notamment, « le septentrion glacé » ou « ne pas dévier d’un pouce ».
Enfin, on note que les différents traits à ce niveau du jeu définissent une zone au sud-ouest de Dabo.

L’IS de Michel Becker
Michel a donné deux IS officielles, le poème de Pierrette et le tracé sur les cartes. L’IS #2 comporte deux cartes suggérant deux parcours à superposés, un trait sur la carte du dessous se prolongeant vers Leon en Espagne et passe dans une vallée encaissée dans la région de Los Picos de Europa, le « Caïn de Valdeon ». On remarque non loin Los Picos à 2640m. On note aussi sur ce visuel, le T et la règle qui forme une croix Lorraine ou un navire avec sa quille. La position et l’orientation de la règle et le T sont pratiquement celles du trait de Villequier et de la ligne de Fa. Enfin, le point de fuite du parquet suggère une construction en perspective, concept inventé par l’italien Alberti.


